Littérature étrangère

Chris Womersley

La Mauvaise Pente

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photo libraire

Chronique de Christophe Daniel

Librairie La 25e Heure (Paris)

Après Les Affligés (J’ai lu), premier roman particulièrement réussi, Chris Womersley revient en force avec un livre noir et impitoyable sans rédemption possible.

La Mauvaise Pente s’ouvre sur le douloureux réveil de Lee, délinquant d’une vingtaine d’années agonisant dans une chambre d’hôtel alors que les choses ont mal tourné pour lui. Mais son cauchemar est loin d’être terminé. Fuyant les suites judiciaires d’une erreur médicale fatale à son patient et le désastre d’une existence rongée par l’addiction à la morphine, le docteur Wild, quinquagénaire usé et désabusé, échoue lui aussi dans ce même établissement sordide. C’est dans ce motel minable perdu au milieu de nulle part, en banlieue d’une ville australienne, que Chris Womersley plante le décor des premiers chapitres de son roman, d’où ce duo d’infortune, Lee et Wild, dévaleront de manière inéluctable « la mauvaise pente » que le destin a choisi pour eux. Une valise contenant 6 000 dollars qui ne leur appartiennent pas et un truand vieillissant mais encore motivé à leurs trousses, complètent ce tableau déjà sombre. De motels en trains de marchandises, de gare de triage en maison abandonnée, les lieux décrits par Womersley à travers son écriture âpre et maîtrisée, de même que les rapports riches et subtils entre les personnages, font de cette tragique cavale un roman fort, tout en complétant la palette de cet écrivain australien à l’univers décidément passionnant.