Un court roman qui se lit comme un conte, une transposition de Boucle d’or sur fond de guerre. Un soldat découvre une maison vide, désertée très récemment. Il la parcourt comme on découvre un nouveau corps, en caressant ses contours et s’imprégnant de l’odeur de ses pièces. Cette maison s’offre comme une pause, un espace hors du temps après quatre années sur le front. Une sensation d’intimité redécouverte, l’émerveillement du confort, de la nourriture, des tissus propres... Les balles fusent autour, les lueurs d’incendies rougeoient à proximité mais il faut saisir sa chance. Quitte à se faire passer pour le propriétaire lorsque des visiteurs se présentent : des soldats allemands, en l’occurrence, mettant de nouveau la guerre sur le pas de la porte. Hermans module parfaitement les moments d’apaisement et de violence qui jalonnent la narration. Une brillante exploration du vertige de la solitude.