Littérature étrangère

Kawakami Hiromi

Soudain, j'ai entendu la voix de l'eau

photo libraire

Chronique de Margaux Henin

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À la mort de sa mère, Miyako, 55 ans, revient vivre dans la maison de son enfance aux côtés de son frère Ryô. Là, dans la tiédeur des murs en bois, Miyako se souvient. L’été de ses 11 ans, la chaleur qui les saisissait, Ryô, Nahoko, et elle. Le goût délicieux et brûlant d’une bouteille de Seven Up. La découverte des premières grêles et son besoin de protéger son petit frère. Les humeurs de sa mère, les horloges de son père... Des épisodes de sa vie familiale auxquels se mêlent de tragiques événements historiques, comme l’attentat au gaz de sarin dans le métro de Tokyo, qui marquera à jamais ces deux quinquagénaires. En creux se dessine également une autre vision de l’amour, plus profonde, faite de secrets, d’incertitudes et de doutes. A-t-on le droit d’aimer son frère ? Peut-on défier les lois du sang ? L’on ferme à regret le roman d’Hiromi Kawakami, tant les personnages sont forts et troublants, tant les odeurs de ce Japon contemporain se mêlent aux effluves des souvenirs d’un monde voué à disparaitre. Un texte hypnotique et fascinant.

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