Littérature française

Sophie Divry

Quand le diable sortit de la salle de bains

photo libraire

Chronique de Margaux Henin

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Dans son nouveau roman, Sophie Divry se met joyeusement en scène et tente de répondre à cette question : quelle est la place d’un chômeur au sein d’une société où le travail est l’un des principaux indicateurs sociaux ?

Sophie, la trentaine est écrivain… et au chômage. Entre ses factures à payer et son estomac à remplir, sa vie n’est pas une promenade de santé. Qu’à cela ne tienne. Pour exorciser ces maux maléfiques, notre jeune écrivain décide de nous raconter ses tracas, ses espoirs et ses déceptions. Dans son studio lyonnais, la jeune femme doit faire face à des choix cornéliens : payer sa facture d’électricité ou apaiser son estomac. Si Sophie trouve un peu d’apaisement (et beaucoup de nourriture) dans la maison familiale, elle doit néanmoins supporter les regards interrogateurs des siens qui ne semblent pas saisir l’urgence de sa situation. Lorsqu’elle retrouve enfin un travail de serveuse, Sophie-la-tempérée manque de perdre son optimisme face à des individus tyranniques. Heureusement qu’elle peut compter sur Hector, son ami plus préoccupé par ses désirs sexuels que par son frigo, et Lorchus, son démon personnel littéraire qui s’immisce à l’intérieur de ses écrits pour lui rappeler combien l’écriture est importante. Terriblement cocasse, effroyablement lucide, extraordinairement intelligent, la plume de Sophie Divry ne cesse de nous émerveiller.