Polar
Hidéo Yokoyama
Six-quatre
-
Hidéo Yokoyama
Six-quatre
Traduit du japonais par Jacques Lalloz
Liana Levi
21/09/2017
650 pages, 23 €
-
Chronique de
Nadège Rousseau
Librairie Passages (Lyon) -
❤ Lu et conseillé par
3 libraire(s)
- Jérôme Dejean de Les Traversées (Paris)
- Sébastien Lavy de Page et Plume (Limoges)
- Nadège Rousseau de Passages (Lyon)
✒ Nadège Rousseau
(Librairie Passages, Lyon)
Six-quatre est le premier roman de Hidéo Yokoyama à être traduit en français. Et quelle belle découverte ! Un roman passionnant qui nous plonge au cœur de la société japonaise.
Au centre du roman, le « 6-4 », une affaire non résolue datant de l’an 64 de l’ère Shôwa : une fillette, Shôko, a été enlevée et tuée. Quatorze ans plus tard, son meurtre n’est toujours pas élucidé. Mais Mikami, inspecteur en charge des relations publiques, découvre de nouveaux éléments et pourrait bien réussir à faire la lumière sur ce crime. Seulement, il n’y a pas que le « 6-4 ». Il doit également faire face à un drame personnel : sa fille, Ayumi, a fugué. Alors, entre le meurtre de Shôko et la disparition d’Ayumi, il navigue à vue. D’autant plus qu’il est pris dans un étau, entre des supérieurs qui tentent de le manipuler et des journalistes de plus en plus avides de scoops. Car Six-quatre est aussi une étude incroyable sur les rapports entre police et médias : la liberté des journalistes est-elle compatible avec celle des enquêteurs ? Et si l’on n’y prend garde, à force de conflits, ne risque-t-on pas de perdre de vue la véritable question : l’humain ? Six-quatre n’est donc pas un « simple » roman policier. C’est un roman protéiforme dans lequel Yokoyama explore les conflits en tous genres, la corruption, la place de la femme dans la société, et puis cette peur de « perdre la face », omniprésente. Un roman à l’intrigue finement construite, servi par une narration complexe, lente et fascinante !