Littérature française

Rodney Saint-Eloi

Quand il fait triste Bertha chante

photo libraire

Chronique de Stéphanie Hanet

Librairie Coiffard (Nantes)

« Ceci n’est pas un livre. C’est un cerf-volant qui trace la voix de Bertha. Testament d’une mère à son fils », écrit Rodney Saint-Éloi. Bertha est morte brutalement. Elle a mal chuté dans les escaliers de son église. Elle est tombée, s’est relevée puis a définitivement plongé dans le coma. Bertha était la mère de Rodney Saint-Éloi, elle avait 72 ans, quatre enfants de quatre pères différents et mille vies. Comme son fils, elle avait quitté le « Pays-Pourri » (Haïti) et vivait en Amérique du Nord. Une chose est sûre : Bertha ne faisait jamais les choses comme les autres. Dans un dialogue avec elle, à travers une ribambelle de souvenirs, le poète évoque la fille, la femme, la mère. Dans un temps suspendu, il raconte la dictature, l’exil, la pauvreté et le racisme avec une lumière, une pudeur, une musique qui dit toute la dignité de Bertha et l’amour que son fils lui portait. C’est le livre de la joie et du chagrin.

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