Flamboyante Zola

« Le cri surprend la maisonnée. Un cri de quatre lettres. » Ce matin de 1891, les domestiques sont saisis par ce cri inattendu poussé par Madame : Eugénie vacille sur son escabeau et Jules casse l’anse de sa tasse. « Ça chauffe chez l’écrivain ! », se disent les passants de la rue de Bruxelles. « Zolaaaa ! » Voilà le hurlement qui s’élève de la bouche d’Alexandrine. Elle vient de lire une lettre anonyme lui annonçant qu’Émile, son mari, vient d’être père, pour la deuxième fois. Ce nouveau marmot est le fruit de sa relation adultérine avec Jeanne Rozerot, autrefois au service du couple. Flamboyante Zola plonge le lecteur avec délectation dans le Paris de cette fin du XIXe siècle qui sort de vingt ans de grand travaux haussmanniens et qui s’échauffe autour de l’affaire Dreyfus. Dans l’intimité du foyer des Zola, tenu d’une main de fer par la lumineuse Alexandrine, nous découvrons une grande amoureuse, détentrice de bien des secrets, qui tint un rôle déterminant auprès du « grand manipulateur de mots ».