Le Chant du converti

Pescatore, l’ancien flic de la Frontalière rencontré dans Triple Crossing (10/18), est désormais basé en Argentine où il travaille pour une société de renseignements et de protection des personnes. Le pays est dangereux, les missions variées ne manquent pas et avec elles cette odeur permanente de violence latente qui empêche la routine de s’installer et semble tellement plaire au jeune homme. C’est alors que surgit de nulle part Raymond Mercer, l’ami d’enfance avec lequel Valentino a subitement coupé les ponts dix années plus tôt, au moment de lancer un coup particulièrement foireux. Un peu gangster, haut en couleur, hâbleur, séduisant, doué d’un certain don pour le chant, Raymond met mal à l’aise son ami du « bon vieux temps », tant il semble avoir changé : la voix est plus posée, il a des manières qu’on ne lui connaissait pas et, surtout, il annonce qu’il s’est converti à l’Islam. Très étrange pour quelqu’un qui trinque au Brandy et se déclare ouvertement infidèle… Quoi qu’il en soit, rendez-vous est fixé. Les deux anciens amis se retrouveront très vite. Sauf qu’un attentat terroriste particulièrement meurtrier dans un centre commercial de Buenos Aires va tout bouleverser et faire apparaître l’implication du jeune converti dans ce qui ressemble à la création d’une cellule d’Al-Qaïda en Amérique Latine. Alors, qui est vraiment Raymond ? Quel homme est-il devenu ? C’est pour répondre à ces questions mêlant le terrorisme international à l’intime camaraderie, que Pescatore se lance dans une enquête de grande ampleur entre Argentine, France, Espagne et Moyen-Orient. Grand reporter et spécialiste des relations internationales, Rotella maîtrise son sujet et se joue des codes du polar géopolitique afin de nous offrir un roman captivant, tout en contre-pieds, sur la problématique de la véritable amitié.