Littérature française

Bertrand Guillot

L'Abolition des privilèges

photo libraire

Chronique de François Reynaud

Librairie des Cordeliers (Romans-sur-Isère)

La Révolution française, on en a bien tous une idée. La prise de la Bastille, des fumées émeutières, des types en perruques qui jurent dans une salle de sport, des guillotines et clac ! C’est fini. On sait tout ça mais au fond de nous, cette Révolution ressemble davantage à une légende empesée qu’à un truc de vivants, vécu par des citoyens râleurs, boudeurs, un brin loosers. Un peu fous aussi, inconscients de ce qu’ils sont en train d’accomplir. Et pourtant. Bertrand Guillot, lui, s’attarde sur la nuit du 4 août, la méconnue, celle de l’abolition des privilèges. Il nous la donne à voir précisément, comme jamais personne n’avait su le faire jusqu’alors : à travers les yeux des acteurs de ce moment de bascule. En puisant à la source dans les journaux intimes et les lettres des députés présents, il rend au passé une modernité troublante. C’est immersif, historiquement irréprochable, terriblement bien écrit et d’une espièglerie réjouissante !

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