Polar

Roberto Santiago

Le But du jeu

illustration

Chronique de Joachim Floren

Librairie Le Matoulu (Melle)

À travers une écriture incisive et des coups de théâtre incessants, Le But du jeu est construit comme une machine aux rouages implacables, qui nous plonge dans l’aberration judiciaire et les addictions.

Ana Tramel se définit comme « ravagée de l’intérieur, mais qui ne s’en sort pas si mal pour une ex-avocate de 43 ans ruinée, alcoolique, accro aux tranquillisants et dont le seul parent vient d’être accusé d’un meurtre ». Pourtant, tout allait bien pour Ana, du moins en apparence. Elle profitait de ses nuits blanches alcoolisées, de réveils aux côtés d’inconnus tout juste majeurs, d’un boulot qui ne l’obligeait pas à approcher les tribunaux de trop près et surtout aucune responsabilité. Mais voilà, son frère immature, dont elle n’a plus de nouvelles depuis cinq ans, lui demande de reprendre du service pour le défendre. Il a été arrêté pour avoir tué le directeur d’un grand casino et tous les éléments convergent pour démontrer qu’il a réellement commis ce meurtre. Surtout quand il dit à la police que cet homme méritait de mourir de toute façon. Sans trop savoir pourquoi, Ana décide de relever le défi et de défendre cette cause perdue. Il faut croire qu’il lui reste un semblant de fibre familiale. Elle réunit alors toute son énergie et ses moyens financiers pour faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombre qui entourent cette affaire. Grande gueule cabossée, femme à fleur de peau et sincère, Ana Tramel sait être attachante malgré tout, et s’entoure d’une équipe improbable pour se plonger dans les méandres du jeu et des vices en tous genres