Kjartan Fløgstad se penche sur les idéologies qui ont marqué le siècle dernier et sur les hommes ordinaires qui les ont nourris. Un roman intense sur le comportement éthique de chaque homme en période de guerre.

2008. Paul von Damaskus est enterré. Un homme important dans la société, un homme regretté de tous. Et pourtant, un homme qui a commis des atrocités durant la Seconde Guerre mondiale. À croire que son passé de nazi a été occulté, refoulé. Son ami Otto Nebelung se souvient. Retour en arrière, en 1929. Hitler est alors considéré comme l’homme providentiel. Cette année 1929 est une année charnière dans la vie de chacun, mais aussi dans l’histoire de l’Allemagne et du monde. Les personnages de Kjartan Fløgstad sont des hommes ordinaires qui ont commis des atrocités durant la guerre mais qui redeviendront ordinaires des années après la fin de celle-ci. Ils font table rase de leur passé. Durant une période particulière, ils adoptent une idéologie, telle que le nazisme. Une période fixe, comme une parenthèse dans leur vie. Ce livre est le roman des deux grandes idéologies qui ont marqué le xx ^e siècle, le nazisme et le communisme. Le titre original du roman de Kjartan Fløgstad est Grense Jakobselv , du nom de ce village frontalier entre l’Union soviétique et la Norvège. Une frontière qu’il faut défendre. En effet, durant la Guerre Froide, la Norvège, comme de nombreux pays occidentaux, faisait partie de l’OTAN. C’est pourquoi cette frontière avec l’Union Soviétique est un point stratégique. Une frontière physique qui symbolise la frontière philosophique entre le Bien et le Mal. Bien et Mal qu’essaie de définir Alf Magnus Mayen, un policier norvégien qui officie dans les années 60. Cet ouvrage oscille dans le temps et les périodes de l’Histoire : la Seconde Guerre mondiale et la Guerre Froide en Norvège. Des Hommes ordinaires nous interroge également sur la position idéologique et éthique de chacun d’entre nous en de telles circonstances.