American Mother

En 2012, le journaliste américain James Foley est kidnappé en Syrie alors qu’il couvre la guerre civile qui a éclaté l’année précédente. Il sera détenu par des djihadistes se revendiquant de l’État islamique. En 2014, alors que la plupart des autres otages ont été libérés, James Foley est décapité en plein désert et la vidéo de cet acte barbare est diffusée sur internet comme un avertissement au gouvernement américain. Plusieurs djihadistes sont capturés en 2018, dont une partie de ce quatuor surnommé les « Beatles » dans les médias, à cause de leur accent britannique. Extradé aux États-Unis après avoir été déchu de sa nationalité britannique et afin d’y être jugé, Alexanda Kotey propose de rencontrer les familles des victimes dans le cadre d’un arrangement procédural avant l’annonce du verdict. Voilà comment, en 2021, Diane Foley s’assiéra face à cet homme qui fut l’un des geôliers de son fils pour un dialogue les yeux dans les yeux, tandis que Colum McCann assiste comme observateur invité à cet échange. Cette « American Mother », aujourd’hui activiste pour la cause des otages américains, se livre sans tabous sur ces longs mois sans nouvelles de son fils lorsqu’il était aux mains des djihadistes et la cible d’un acharnement de leur part, d’après le témoignage d’autres otages. Elle y raconte ce sentiment de solitude et d’abandon des agences gouvernementales et de l’administration Obama, le FBI les tenant poliment à l’écart, la menaçant même de poursuites lorsqu’elle tente de prendre en main la libération de son fils. Portée par sa foi, son entourage et son humanisme à toute épreuve, cette mère courage parviendra à échanger avec le ravisseur de son fils et à poursuivre sans relâche son combat en faveur des otages jusqu’au plus haut sommet de l’État. Une leçon de courage.