Littérature étrangère
Celeste Ng
Nos cœurs disparus
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Celeste Ng
Nos cœurs disparus
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Sibony
Sonatine
24/08/2023
384 pages, 23,50 €
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Chronique de
Brice Bonneau
- ❤ Lu et conseillé par 19 libraire(s)
✒ Brice Bonneau
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Après cinq ans d’attente, célébrons le retour de Celeste Ng en librairie avec Nos Cœurs disparus, une dystopie aussi terrifiante que plausible qui nous montre qu’une société opprimée ne cessera jamais de lutter pour la liberté.
Il y a dans la vie d’un lecteur quelques auteurs qui d’emblée s’imposent, dont on pourrait croire qu’ils sont tombés du ciel tant leurs romans semblent providentiels et pour lesquels on voudrait volontiers convaincre la terre entière de ne surtout pas passer à côté. C’est exactement ce qu’il s’est passé avec Celeste Ng (prononcez « ing ») en 2016 avec Tout ce qu’on ne s’est jamais dit puis en 2018 avec La Saison des feux. Notre patience est largement récompensée par ce nouveau roman qui accompagne la rentrée littéraire. Dans un futur assez proche, les États-Unis ont mis en place une loi protectionniste face à un conflit économique de plus en plus intense avec la Chine. Cette loi PACT va rapidement réduire les libertés des citoyens étrangers ou en ayant l’air, qui sont considérés comme dangereux. Une vaste censure des œuvres culturelles qui pourraient de près ou de loin faire l’apologie de ce pays ennemi s’opère et tout manque de zèle est de fait considéré comme une attitude antipatriotique. C’est dans cette société totalement étouffée par la surveillance et la répression que germe une forme de résistance, fédérée autour du poème Our Missing hearts (Nos Cœurs disparus) de Margaret Miu, une poétesse ayant disparu du jour au lendemain pour échapper à une inévitable arrestation. Son fils Bird décide de partir à sa recherche après avoir reçu une lettre construite comme une énigme. Il trouvera une aide inattendue au sein d’un réseau clandestin de bibliothécaires qui tentent de faire circuler des informations précieuses sur des enfants déplacés. Une fois encore, Celeste Ng revient avec un roman incisif et percutant, une dystopie réaliste et pleine d’espoir qui nous rappelle que, face à l’obscurantisme, élever sa voix n’est jamais un combat inutile.