Littérature française

Gwenaëlle Aubry

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Chronique de Dominique Paschal

Pigiste ()

Si Personne, prix Femina 2009, a permis de connaître cette auteure philosophe de formation, ce nouveau roman révèle une interrogation profonde sur le monde contemporain. En effet les deux héroïnes, Leïla et Sarah vivent à Jérusalem, l’une dans le quartier musulman et l’autre dans le quartier israélien. Leïla a vécu dans un camp en Cisjordanie, ses rêves montent vers l’ailleurs, son monde a trop d’interdits géographiques, mais son regard semble rivé à la terre, vers les traces d’un lieu dont elle est dépossédé. Sarah, la citadine, a quitté New York après l’effondrement des Twin Towers pour vivre en Israël. Elle cherche à s’arrimer à cette ville et parcourt les rues avec ivresse, comme dans un champ de liberté. Les deux adolescentes prises dans les griffes de l’Histoire promènent leurs dualités dans cette ville, leurs résistances à l’incommensurable, leur vie prête au désir. Un miroir reflète leurs regards, inexorablement. Un roman à la tension très prenante.

 

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