Littérature française

François Emmanuel

Les Murmurantes

photo libraire

Chronique de Dominique Paschal

Pigiste ()

Les thèmes de la disparition, de la mémoire, du caractère éphémère de toute vie et de la quête de sens, imprègnent ces nouvelles à la prose élégante et douce.

 

Le narrateur de « Amour déesse triste » entreprend un voyage en Inde, à Goa sur les traces d’une femme rencontrée quelques années auparavant, dont il vient de recevoir des nouvelles qui lui annoncent sa maladie et sa fin prochaine. La relation essentiellement charnelle qu’il avait nouée avec cette inconnue a pris, avec le temps, une sorte de dimension sacrée dans sa mémoire ; dès lors, sa quête en devient presque mystique.

« La convocation » met en scène un étrange trio. Une femme morte semble revenir à la vie tandis que se tissent les nœuds d’une rencontre entre son mari et son amant en Sardaigne. Ensemble, dans une chambre d’hôtel, ils évoquent leur amour pour cette femme dont ils se font pourtant des représentations si éloignées l’une de l’autre qu’elles paraissent appartenir à deux personnes distinctes.

La dernière nouvelle dépeint la manière dont le secrétaire d’un écrivain hispanique qui vient de mourir est le témoin muet des manigances de la fille et de la veuve. Il vit la mort de son employeur, comme une sorte de dédoublement, car il était le conseiller, l’assistant, parfois la main de l’écrivain lui-même, qu’il a assisté dans la rédaction de son ultime texte « les murmurantes ».

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