Oublier la nuit

« Tout homme, tout pays, plongé trop longtemps dans la guerre, se voit renvoyé à l’âge des cavernes. » Et nous pouvons le croire, Jean-Paul Mari, reporter, prix Albert Londres, quand il dit cela. Lui à qui soudain le métier tout tracé et bien établi de kinésithérapeute n’a plus suffi. Il sera journaliste pour comprendre le monde et surtout survivre à la mort de son père, assassiné en 1962 en Algérie. D’animateur de radio, il devient grand reporter : quarante ans à parcourir la planète sur toutes les scènes de guerre, d’Alger à Beyrouth, Jérusalem, Kigali, Bangkok, de l’Amazonie au Koweït… Il y a aussi les rencontres mémorables avec Chico Mendes, Rachid Mimouni ou les sans-abris anonymes de Paris, les migrants de l’Aquarius. Écrire, sans relâche, pour l’éternité, pour recenser, explorer, pour surmonter la nuit. Bien plus qu’une énumération de conflits, ce texte est aussi une réflexion engagée sur l’état du monde, un hommage à ceux qui luttent.