Dans l’épaisseur de la chair

Alors qu’il est sorti pêcher en mer, Thomas tombe à l’eau. Il n’arrive pas à remonter à bord de son bateau et s’engourdit peu à peu, calculant les heures qu’il lui reste à tenir : aucun bateau à l’horizon en ce 24 décembre. « Toi, de toute façon, tu n’as jamais été un vrai pied-noir ! » Cette phrase, lancée par son père et qui sonne comme une traîtrise pour Thomas, le pique au vif. Il remonte le temps, se remémorant toute l’histoire de sa famille : de Francisco Cortès, l’arrière-grand-père fuyant l’Espagne pour éviter de faire son service militaire à Cuba et qui s’établit en Algérie où les bras des miséreux sont bienvenus pour récolter l’alfa, à Manuel, le père de Thomas, médecin avant de partir pour la guerre. Rapatrié d’Algérie, le voici qui repart à zéro dans un pays qui ne veut pas de lui. Une vie si longue qu’elle vaut bien d’être racontée comme un hommage bouleversant d’un fils à son père, en même temps qu’une page d’Histoire de l’Algérie.