Littérature étrangère

Andrea de Carlo

Deux sur deux

photo libraire

Chronique de Anne Lesobre

Librairie Entre les lignes (Chantilly)

Une jeunesse qui se cherche et ne trouve plus sa place dans un pays gangrené par le cynisme, la corruption et la mafia. En 1968, il n’y a pas qu’en France que la révolte gronde.

Milan à la fin des années 1960. Guido et Mario font connaissance au collège, immédiatement liés par un mal de vivre et un ennui profond. Plus tard, au lycée, quand ils ne tombent pas amoureux, ils rêvent de changer le monde. Puis grèves, manifestations se succèdent. Le système scolaire est à bout de souffle, un vent de liberté secoue lycées et facultés. Si Guido attire les filles, prend la parole dans les assemblées, rejoint les mouvements anarchistes, Mario reste dans l’ombre, spectateur de sa vie, persuadé de son peu d’intérêt. Guido arrête l’école et part en Grèce, fait des rencontres, disparaît à Londres ou ailleurs et ne donne pas de nouvelles, quand Mario continue l’université sans conviction, cherche un sens à sa vie et finit par devenir paysan. Dans un coin de terre isolé, il mène une vie rude et autosuffisante, cultivant vignes et céréales, élevant chèvres et poules, essayant de vivre en accord avec ses idées, ne concédant rien à la société de consommation qu’il déteste. Guido, toujours plus imprévisible, vient parfois le retrouver quand il ne fuit pas d’un pays à l’autre, d’une fille à l’autre. Malgré leurs différences et leurs chemins qui vont se séparer, leur amitié reste indéfectible jusqu’au bout.

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