Polar
Camilla Grebe
L’Ombre de la baleine
-
Camilla Grebe
L’Ombre de la baleine
Traduit du suédois par Anna Postel
Calmann-Lévy
27/02/2019
450 pages, 21,90 €
-
Chronique de
Delphine Bouillo
Librairie M'Lire (Laval) -
❤ Lu et conseillé par
5 libraire(s)
- Camille Hacquard de Aux vieux livres (Châteaugiron)
- Michelle Germain de ParChemins (Saint-Florent-le-Vieil)
- Christine Charrier de Agora (La Roche-sur-Yon)
- Céline Vignon de Mots et Images (Guingamp)
- Lionel Daubigney de Aux vents des mots (Gardanne)
✒ Delphine Bouillo
(Librairie M'Lire, Laval)
L’une des grandes voix du polar scandinave a encore frappé ! Après Un cri sous la glace et Le Journal de ma disparition (disponibles au Livre de Poche), Camilla Grebe publie son troisième roman et, une fois encore, nous plonge dans une histoire aussi terrifiante que passionnante.
Comme dans ses précédents romans, Camilla Grebe construit un roman à trois voix : Samuel, un adolescent rebelle, attiré par l’argent et donc les ennuis ; Pernilla, sa mère, qui l’élève seule et qui ne trouve à priori de réconfort qu’auprès de sa congrégation religieuse, et Manfred, policier récurrent des enquêtes de l’auteure, secoué par un drame familial. Samuel a voulu jouer au caïd et a malheureusement perdu. Il est poursuivi par Igor, chef de gang violent, dont il a égaré la drogue. Pernilla est une mère inquiète pour son fils et va tout faire pour le remettre dans le droit chemin, quitte à tourner le dos à sa paroisse et à ses fidèles amis. Manfred passe son temps libre au chevet de sa petite fille de cinq ans plongée dans le coma après avoir chuté du troisième étage. Trois personnages fragilisés, torturés par la vie. Et quand surgissent les cadavres de jeunes hommes sur les côtes de Stockholm et qu’une mystérieuse Rachel croise le chemin de Samuel, leurs destins vont être bouleversés. Camilla Grebe a le don de nous plonger dans la psychologie de chacun de ses personnages et de dresser des portraits sombres et inquiétants. À travers eux, elle nous parle de la difficulté d’être parent et de la fragilité de l’adolescence, tout en nous embarquant dans une intrigue policière haletante, aux multiples rebondissements. L’auteure suédoise signe un polar redoutable et confirme son talent. Elle a d’ailleurs été récemment couronnée du prestigieux Glass Key Award pour Le Journal de ma disparition, un prix qui honore un seul auteur de polar, tous pays nordiques confondus (un prix qui s’apparente à notre prix Goncourt). Les précédents lauréats comptent Jo Nesbø, Henning Mankell ou Erik Larsson : rien que ça !