Polar

Jørn Lier Horst

Les Chiens de chasse

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photo libraire

Chronique de Lionel Daubigney

Librairie Aux vents des mots (Gardanne)

Les duos de détectives sont nombreux dans la littérature policière. En voici un nouveau, Line Wisting, journaliste spécialisée dans les enquêtes criminelles, et William Wisting, son père, membre de la brigade criminelle.

William Wisting est un policier exemplaire : intègre, honnête et reconnu comme tel. Tout change lorsque l’avocat d’un homme reconnu coupable dix-sept ans plus tôt de l’enlèvement et du meurtre d’une jeune femme accuse la police d’avoir fabriqué des preuves permettant de faire condamner son client. En effet, il s’avère rapidement qu’il y a bien eu falsification. Or, à l’époque, William était responsable de l’enquête. Suspendu de ses fonctions, il subit une énorme pression juridique comme médiatique, d’autant plus forte qu’une nouvelle jeune femme vient de disparaître. Il ne peut par ailleurs plus participer à l’enquête et, pour tout arranger, son couple est en train d’exploser. Seul, isolé (il ne sait qui a falsifié les preuves, ni pourquoi), mais avec l’aide et le soutien de sa fille, il décide de reprendre le dossier. Il craint que son équipe et lui-même, soumis à de multiples influences extérieures, aient été victimes du syndrome du « chien de chasse », à savoir se précipiter sur la première piste fraîche, en en négligeant d’autres peut-être plus importantes. Voilà ce qui rend ce deuxième roman de JØrn Lier Horst (ancien officier de police) si palpitant. L’auteur nous entraîne au cœur du maelström d’une enquête policière. Il décortique pour nous chaque étape, analysant des archives et interrogeant des souvenirs vieux de dix-sept ans et nous montre comment, malgré les progrès de la science et de la technologie, le facteur humain reste déterminant, comment l’éducation, les préjugés, l’impatience peuvent facilement orienter les enquêteurs. Ce qui, au regard des enjeux, est tout bonnement terrifiant.