Littérature étrangère

Antonio Moresco

La Petite Lumière

photo libraire

Chronique de Olivier Badoy

Librairie des Cordeliers (Romans-sur-Isère)

Un homme solitaire décide de se couper du monde en se retirant dans un hameau hors du temps, dont les rues, presque toujours désertes, témoignent à peine d’une hypothétique présence humaine. Au cœur d’une nature intime, toute-puissante et délicate, le voilà spectateur des détails, minuscules et émouvants, que lui offrent plantes, arbres et animaux, et que seuls perçoivent des yeux patients, attentifs, bienveillants. Le personnage vit entouré d’hirondelles, il parle aux plantes, aux lucioles, à cet « oiseau porte qui grince ». Peu à peu, le silence de la solitude s’incarne. Une lumière sur le vallon lui renvoie comme l’écho du petit enfant apeuré par le noir qu’il a été, tel un éclat qui, au fil des pages, le propulse un peu plus profondément dans l’obscurité, vers un effacement nécessaire. L’écriture poétique, parfois surréaliste, rend compte de la solitude de l’homme face à son existence, mais aussi face à la nature. Tout, dans ce roman où la littérature se respire à pleins poumons, apparaît comme essentiel et salutaire.

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