La légèreté

Une adolescente de 14 ans part en vacances sur l’île de Ré avec son petit frère et ses parents – qu’elle déteste pour ce qu’ils ne sont pas. Elle « cuve » son ennui en arpentant les rues et les plages, observatrice de ce monde si éloigné du sien. Épaisse comme une allumette, elle écoute pousser sa poitrine mais n’entend pas grand-chose. Entre les parkings de supermarchés graisseux et les odeurs de frites, elle prend les chemins de traverse pour changer de perspectives parce que, après tout, à quoi bon se jeter d’un pont comme cet Antoine, le petit malin du fond de la classe ? Et puis son cœur bat si fort qu’il lui faut absolument trouver un garçon… Celui-là ? Ou bien l’autre derrière ? Il y a urgence. Ça bouillonne. L’adolescence n’est pas une mince affaire et l’écrire est difficile. Il faut suffisamment de lucidité et de justesse pour en traduire la violence, l’amertume et la vitalité. Emmanuelle Richard y parvient parfaitement, comme elle l’avait déjà si bien fait dans Selon Faustin (L’École des Loisirs).