Littérature française

Nina Bouraoui

Beaux rivages

photo libraire

Chronique de Brice Vauthier

Librairie L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))

« Les histoires d’amour finissent mal en général », dit la chanson des Rita Mitsouko. Mais qu’en est-il dans la vraie vie ? Comment se relève-t-on d’une rupture amoureuse ?

Un homme quitte sa compagne pour une autre femme, quoi de plus commun ? Cela mérite-t-il vraiment d’en faire un roman ? Eh bien oui, justement. C’est là tout le talent de Nina Bouraoui : nous parler d’une situation commune, que l’on a sans doute tous connue, et d’en faire un roman puissant. Après tout, cette femme qui est quittée par Adrian ne pourrait-elle pas être vous, ou nous ? La magie de ce roman est de nous rappeler que face à la rupture amoureuse, nous sommes tous égaux. Il est vrai que la personne quittée, que ce soit un homme ou une femme, qu’il soit riche ou pauvre, blanc ou noir, sera toujours l’égale d’une autre personne quittée. C’est peut-être cela qui est beau dans une rupture amoureuse (c’est d’ailleurs sans doute la seule chose de beau dans une rupture). Quand on est quitté, on est persuadé que l’on ne s’en relèvera pas, que l’on ne saura plus aimer ou être aimé, que plus aucune histoire ne pourra commencer et que la place est définitivement vide. Nina Bouraoui a parfaitement su retranscrire les sentiments humains, le désespoir que l’on peut ressentir dans ce genre de situation, grâce à une écriture précise et maîtrisée.

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