Essais

Alain Badiou

À la recherche du réel perdu

photo libraire

Chronique de Florence Zinck

Librairie Sauramps Comédie (Montpellier)

En écho à son essai Métaphysique du bonheur réel (PUF), le philosophe Alain Badiou, dans À la recherche du réel perdu, propose une réflexion autour de la perte de la notion de réel dans notre monde contemporain.

Il semble que le gardien et le garant du réel soient tenus par le discours économique ambiant, oppressif et intimidant, empêchant toute émancipation. L’auteur rajoute même que « le semblant contemporain du réel capitaliste, c’est la démocratie. C’est son masque ». En interrogeant notre relation au réel, Alain Badiou emprunte trois voies à travers trois grandes figures, celles de Molière, du psychanalyste Jacques Lacan et de l’écrivain Pier Paolo Pasolini. Quand Molière interprète pour la dernière fois Le Malade imaginaire, il se meurt au cœur même du semblant, alors qu’il joue réellement. Badiou se réfère à Jacques Lacan et à sa définition du réel, comme « impasse de la formalisation », en passant par l’arithmétique élémentaire. Il complète sa quête du réel par une analyse du poème de Pasolini « Les cendres de Gramsci », dans lequel le cinéaste italien se demande ce qu’est le réel de l’Histoire. Enfin, comme le fit Marcel Proust avec sa madeleine d’un autre temps, Alain Badiou nous invite à « chercher ce qu’il y a de réel dans le réel », dans l’existence de l’impossible.

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