Littérature française

Alain Galan

À bois perdu

✒ Guillaume Le Douarin

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Quel plaisir de retrouver un auteur que l’on affectionne… À bois perdu, le nouveau livre d’Alain Galan, est un bijou d’intelligence et de poésie. Une œuvre littéraire rare.

L’envie me prend de rebaptiser cet ouvrage « À bois retrouvé ». Il illustre parfaitement le bonheur de la trouvaille, comme à marée basse. Alain Galan est un auteur discret mais précieux. Comme le bois qu’il affectionne – souvenons-nous de son précédent livre, L’Ourle, paru chez Gallimard en 2012 –, il aime à « patiner » son travail, humblement mais sûrement, au fil des lignes. Le temps, justement, est une thématique importante dans son œuvre. Il tente, de livre en livre, de soustraire mémoires, hommes et objets au glissement inexorable qui les entraîne vers le néant et l’oubli. Une fois de plus, au fil des pages, il est question du fragile équilibre entre la permanence et l’inévitable disparition des choses. L’histoire est simple et puissante à la fois. Un homme, Alain Galan, a travaillé de nombreuses années pour un journal local. Au fil des années, le lectorat s’est évaporé, la campagne s’est vidée de ses habitants. L’ancien directeur, père spirituel et ami du narrateur, lui offre un chameau. L’auteur ne sait que faire d’un animal exotique. En revanche, il accepte avec fierté ce double pupitre en bois ciré. Cet objet si singulier va devenir son compagnon dans la grande traversée en solitaire qu’est l’écriture, pendant près de quarante ans. Le chameau demeure. Parallèlement, inévitablement, les choses évoluent, notamment le rapport de l’auteur à l’écriture. Alain Galan nous embarque de surcroît dans une enquête passionnante sur l’origine de son chameau. Sans dévoiler toute l’intrigue, il semblerait qu’un fameux écrivain de Croisset aurait quelque rapport avec cette affaire… Il est nécessaire de découvrir et redécouvrir cet écrivain magnifique. Le style d’Alain Galan est à la fois poétique et plein d’esprit. Loin d’être anecdotiques, ses thématiques nous poussent à réfléchir sur le mouvement de nos vies et sur le devenir de l’écriture.

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