Littérature étrangère

Jonathan Gibbs

Randall

Chronique de Linda Pommereul

Librairie Doucet (Le Mans)

Un premier roman caustique et irrévérencieux, où Jonathan Gibbs brocarde avec intelligence le petit monde de l’art contemporain des années 1990. Randall est le récit de l’ascension fulgurante d’un jeune artiste et de son groupe d’amis. Y sont brossés des portraits d’artistes en devenir, attirés autant par la création que par la dimension financière liée à la spéculation. Le récit démarre six ans après le décès de Randall. Vincent, son ami de toujours et exécuteur testamentaire, vient de découvrir une série de toiles pornographiques. Doit-il les partager avec le public, quitte à créer un véritable scandale ? L’amitié improbable, mais aussi l’histoire d’amour que tous deux partageaient avec la même femme, donne une dimension profonde à ce premier roman. Un récit qui ne se contente pas d’être une simple dénonciation de l’imposture et de la vacuité de l’art contemporain empêtré dans les jeux de cotation des œuvres, c’est aussi le reflet d’une société qui croit pouvoir tout acheter.

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