Jeunesse
Florence Aubry
Titan Noir
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Florence Aubry
Titan Noir
Le Rouergue
04/04/2018
160 pages, 11 €
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Chronique de
Léonie Desbois
Librairie Le Bel Aujourd'hui (Tréguier) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Claude Charpentier de Les baronnes perchées (Liffré)
- Fabienne Vigier de Bibliothèque municipale de Senlis (Senlis)
- Muriel André de École Gabriel Péri (Saint-Chamas)
- Céline Vignon de Mots et Images (Guingamp)
- Léonie Desbois de Le Bel Aujourd'hui (Tréguier)
- Sylvie Chavelli de École Gabriel Péri (Saint-Chamas)
- Nathalie Baylac de Matière Grise (Montrouge)
- Aurélie Ibarra de Lycée Uruguay France (Avon)
✒ Léonie Desbois
(Librairie Le Bel Aujourd'hui, Tréguier)
Une jeune femme, un parc aquatique, des animaux et l’orque. Une réelle opportunité, un rêve qui rejoint la réalité ou un véritable cauchemar ? Titan noir nous met sous tension dès les premières pages.
Un très beau travail sur la forme et le fond. Une construction en parallèle de deux histoires, celle d’une jeune femme et d’un animal majestueux. Elle s’appelle Elfie. À peine sortie de l’adolescence, elle a abandonné ses études pour ce qui ne devait être qu’un simple job d’été dans un parc océanique. Une possibilité à laquelle elle n’avait jamais pensé, une occasion en or. Elle n’est pas loin des animaux, ça fait rêver les enfants. De façon inattendue, Elfie a la chance d’évoluer. De caissière, elle passe aux manchots. Elle prend soin d’eux, puis elle devient dresseuse d’orque. Le début de quelque chose. Lui s’appelle Oscuro, l’orque noir, l’épaulard. On le raconte. Il tient son nom de sa couleur. Il est captif depuis presque toujours. À l’âge de deux ans, il a été capturé. Des parcs, il en a connu plus d’un. Ici, tout le monde aime les animaux, telle une doctrine commune que le personnel transmet lors des spectacles. Mais tout ne tourne pas rond. Il n’y a rien de plus beau que de prendre soin de ces animaux aquatiques et pourtant, au fil des pages, on commence à sentir la fatigue et la colère qui montent. Les sentiments ne sont pas réservés à l’être humain. N’oubliez pas, chaque acte a des conséquences. Après avoir vu le documentaire Blackfish, Florence Aubry a été bouleversée. Elle s’est sentie inspirée par la vie des orques. L’auteure surprend, ravit, déroute. Elle nous donne à réfléchir avec une histoire qui monte crescendo. C’est une découverte, une voix, un ton qui tient en haleine du premier au dernier mot. Un livre qui nous bouleverse, nous questionne, nous emporte. Un texte fort, déstabilisant qui donne à réfléchir sur notre société. Une claque qui nous montre la complexité du monde et la relation entre l’homme et l’animal. Une ode à la cause animale. Un texte aussi envoûtant que glaçant, truculent et grinçant, extrêmement touchant. Florence Aubry signe un livre grand et beau, pour tous les amoureux des animaux et les autres. Chapeau Madame, pour ce livre à lire, à partager et dont il faut débattre.