Littérature étrangère

Jack Handey

Mésaventures à Honolulu

photo libraire

Chronique de Vincent Ladoucette

Librairie Privat (Toulouse)

Le « penseur profond » ne rétablira jamais la paix dans le monde, mais son escapade hawaïenne, succession de quiproquos et de maladresses, donne lieu à un excellent roman déjanté.

En débarquant à Honolulu, déterminés à trouver le Singe d’or, la première chose que remarquent le narrateur et son acolyte, c’est l’odeur pestilentielle qui règne en ce lieu à la réputation usurpée de paradis tropical. Plutôt que de contourner les obstacles qui se présentent sur sa route (un mystérieux docteur, des hommes-tortues et des indigènes adeptes de fléchettes empoisonnées), le narrateur choisira le plus souvent de foncer dedans tête baissée, transformant ainsi cette quête improbable en cauchemar, autant pour lui et son compère que pour les habitants de l’île. Si la jungle est certes hostile, le danger vient avant tout du personnage principal, de sa bêtise, de sa mauvaise foi pathologique et de ses choix plus que discutables. L’intérêt du livre ne réside évidemment pas dans l’intrigue, aussi mince qu’une feuille de papier bible trouée, mais dans la manière dont l’auteur aborde le roman d’aventures. Refusant de recourir aux habituels ressorts du genre, il opte plutôt pour une avalanche de scènes loufoques et de gags absurdes, qui s’enchaînent à un rythme effréné et mettent nos zygomatiques à l’épreuve. Voilà un texte hilarant.

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