À « l'école des idiots », comme l'appellent les habitants de la rue de Kertch, on trouve des enfants délaissés, orphelins, handicapés mentaux ou juste de trop. Quand il pleut très fort, les enfants se précipitent dans « la chambre des lits » car on peut y sauter sur les lits sous la pluie. Quand une fille arrive, si elle n'est pas trop jeune, les garçons la violent. Quand un voisin se marie, le réfectoire de l'établissement est réquisitionné et tout le monde festoie ensemble. C'est peu dire que la vie est rude dans cette école. Pour y survivre, la férocité et la rage sont indispensables, la pitié n'est pas de mise. Et pourtant, dans cet environnement délabré de la Géorgie des années 1990, la solidarité, la tendresse et la joie ont aussi leur place, entre deux événements tragiques ou sordides. Tout comme les splendides poires du verger mitoyen de l'école, ce texte vous laissera une impression âcre et magnifique, dure et lumineuse.