Littérature française
Carole Martinez
La Terre qui penche
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Carole Martinez
La Terre qui penche
Gallimard
20/08/2015
368 pages, 20 €
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Chronique de
Betty Duval-Hubert
Librairie La Buissonnière (Yvetot) - ❤ Lu et conseillé par 18 libraire(s)
✒ Betty Duval-Hubert
(Librairie La Buissonnière, Yvetot)
Fable d’amour, fable de l’enfance, fable initiatique, La Terre qui penche est un enchantement littéraire, une immersion dans les courbes et les boucles de la Loue, dans le cœur de Blanche, jeune enfant vulnérable et rebelle du Moyen Âge.
La Terre qui penche est un fabuleux voyage au cœur d’une contrée abrupte tissée de secrets, un voyage au pays de l’enfance dessinant l’apprentissage du monde adulte et de la cruauté des hommes. Blanche est une jeune enfant fragile, éprise de savoirs et de liberté, abandonnée par son père au château des Murmures pour y être fiancée. Avec son âme fantomatique, elle appréhende le monde solitaire de l’enfance face à la folie des adultes, ce besoin incessant de guerroyer, cette soif de violence, ce monde de trahisons et d’infidélités. Vive et rebelle, elle observe et entend les secrets. Blanche est née, elle renaît loin de son père brutal et hautain. Elle s’ouvre aux bouleversements intérieurs, aux émotions intenses, quitte peu à peu son enfermement et se laisse porter par un amour inattendu. Elle entrevoit alors un souffle de connaissances élargies, un chemin vers la liberté et le bonheur serein. Elle trouve réconfort et apaisement auprès de la Loue, sorte de Vouivre mystique qui a le don de parole. La rivière si belle, si lisse en apparence, connaît aussi la fureur et les ruses des hommes… et sait se venger des humiliations et des déceptions. Blanche écoute les murmures de l’eau, ces frémissements presque maternels, et entend son histoire. L’enfant explose et explore les tourments de sa jeunesse empreints de naïveté, de gravité et de violence. Elle est révélée à elle-même face au tumulte intérieur. « La cuisinière disait que, dehors, le monde entrait en confusion, que rien ne valait la féerie de l’enfance, que le mieux, pour se tenir à distance de ce siècle chahuté, restait de ne pas grandir, et que, chez elle, dans l’éclaircie, vous seriez à l’abri de l’orage qui grondait ».