Littérature étrangère

Rachel Cusk

La Dépendance

photo libraire

Chronique de Christophe Gilquin

Librairie L'Atelier (Paris)

Après trois romans à jouer les narratrices à l’écoute (l’épatante trilogie Contour, reprise en Folio), Rachel Cusk inverse le dispositif dans La Dépendance, son nouvel opus. Par l’intermédiaire de Jeffers, à qui elles sont adressées, à nous cette fois de suivre les confessions de M, romancière plutôt oisive, hôte incrédule face à l’hostilité que lui réserve L, artiste qu’elle admire et rêvait d’accueillir au sein de sa demeure située en pleins marais, au bord de l’océan. Alors qu’elle espérait nouer des liens privilégiés (intimes ?) avec lui, M va devoir supporter les attaques de L, au cœur même d’un huis clos tendu par les rapports de force et de séduction qui animent toute la maisonnée. « Cela tient plus de la lutte que de la danse. » Dans cette partie d’échecs aux alliances mouvantes, Rachel Cusk dissèque avec mordant les relations humaines, évoque sans concessions la vie d’artiste et poursuit une œuvre toujours plus audacieuse et électrisante.

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