Dernier travail

Vincent, « RH de proximité » d’une entreprise qui essaie d’effacer ses années sombres après le suicide de plusieurs salariés, est proche de sa fin de carrière. Un collègue lui demande d’examiner la candidature d’Ève, fille de Bernard, retrouvé mort dix ans plus tôt dans son bureau. Son recrutement est très mal vécu par Francis, le frère de Bernard, qui avait réagi violemment contre l’entreprise lors de son décès. Le procès sur la responsabilité managériale s’ouvre et, pour la première fois, une entreprise du CAC 40 se retrouve sur la sellette. Les personnages incarnent avec justesse cette période noire aussi bien que ce présent où l’entreprise affiche l’ambition de prendre en compte le bien-être des salariés. Mais y parviendra-t-elle ? Thierry Beinstingel décrit parfaitement la « novlangue » managériale (terme inventé par Orwell dans 1984) et le harcèlement moral responsables du mal-être des employés. Le lecteur devinera sans hésiter l’entreprise dont il est question !