Billy Summers

Billy Summers, héros éponyme du dernier roman de Stephen King, est un tueur à gages au passé irréprochable. Toutes les missions qu’il a pu effectuer, c’est avec brio et méticulosité qu’il les a préparées. C’est naturellement vers lui que ses supérieurs se tournent pour lui soumettre une opération d’un genre particulier avec une coquette somme à la clé lui permettant ensuite de prendre sa retraite. Notre héros et sympathique tueur n’a qu’une exigence : s’assurer que sa future victime fasse partie des méchants. Sa cible, un certain Joe au lourd passif, a assassiné un garçon de 15 ans. Il est en isolement en prison mais son avocat se bat pour obtenir un abandon de poursuites car son client aurait beaucoup de révélations à faire, ce qui n’est pas au goût de tous, d’où la présence de Billy. Il devra, s’il accepte ce job, l’éliminer lorsqu’il sera au pied du tribunal encadré par des policiers. Dans combien de temps ? Impossible à dire. En attendant, on lui met à disposition un appartement pour pouvoir se fondre dans le décor, côtoyer les voisins et se fabriquer une couverture. Il sera désormais David Lockridge, écrivain vivant seul et travaillant secrètement à son projet de livre. Ce que ses commanditaires ignorent de Billy, c’est que la stupidité qu’il affiche n’est que de façade. Notre héros est habitué à jouer des rôles et voilà qu’il va les multiplier. Celui de l’écrivain, il s’y glisse avec délectation mais il a un autre plan qu’il cache à tout le monde pour ne pas se faire prendre à l’issue de cette périlleuse mission. La force de ce roman, c’est l’ampleur du personnage, sa complexité et l’aspect intimiste que l’écriture de Stephen King lui confère en créant un héros singulier et inoubliable au cœur d’un roman noir à l’issue incertaine. Indéniablement, l’écrivain est encore apte à surprendre son lectorat, quel talent !