Littérature française

Ahmed Kalouaz

À l’ombre du jasmin

photo libraire

Chronique de Coline Meurot

Librairie L'Interligne (Lille)

À 60 ans, Ahmed Kalouaz découvre l’existence d’une sœur décédée avant sa naissance. De Mimouna, il ne sait rien. Aucune photo ni aucune trace, excepté une page dans le livret de famille. Et les souvenirs de sa mère. Elle était « belle comme un diamant ». Elle est partie en une nuit, trois mois avant la naissance du frère. Il est né d’une mère bouleversée, dans une famille en deuil qui quitta l’Algérie quelques mois plus tard. Écrit comme une lettre adressée à une sœur disparue, l’auteur convoque dans ce récit les souvenirs maternels, et invente quand la mémoire fait défaut. Il fait revivre cette Algérie coloniale où les filles sont mères jeunes, où les hommes passent leur temps à l’écart et où les enfants disparaissent trop tôt... Après avoir évoqué son père dans Avec tes mains (Babel) et sa mère dans Une étoile aux cheveux noirs (Le Rouergue), Kalouaz clôt son « livret de famille » en redonnant vie à cette sœur. Il interroge ici les raisons de son parcours d’enfant de l’immigration, qui a choisi la parole dans un monde de silence.

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