Littérature étrangère

Maria Ernestam

Patte de velours, œil de lynx

Chronique de Marie-Laure Turoche

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Retrouver Maria Ernestam est toujours un grand plaisir. Dans ce court roman d’à peine une centaine de pages, elle entraîne son lecteur dans une guerre des voisins peu commune.

Sara et Bjorn ont décidé de quitter la ville pour s’installer à la campagne, dans une maison qu’ils viennent de rénover. Sara est très heureuse de sa nouvelle vie. Elle ne supportait plus la vie en immeuble et surtout leurs habitants. La jeune femme a deux passions : le jardinage et sa chatte Michka. Le couple sympathise rapidement avec Lars et Agneta, les voisins, qui possèdent également un chat, Alexander. « Une maison sans chat, ce n’est pas une vraie maison. » Mais Alexander est un chat très agressif qui considère que le jardin de Sara est son territoire. Il réussit à traumatiser Michka, au point que celle-ci n’ose plus sortir. Tel chat, telle maîtresse, dit-on. Agneta se montre brusquement mesquine et soupçonneuse envers Sara. Comme à son habitude, Maria Ernestam fait monter la pression crescendo, à « pattes de velours ». Le lecteur, tout comme Sara, va entrer sans s’en rendre compte dans une véritable guerre psychologique. Le jeu de la manipulation est habilement mené et, derrière les yeux perçants du chat, on arrive presque à voir ceux du diable. Observez bien votre animal de compagnie, malgré ses ronronnements affectueux, il pourrait bien être le véritable maître de la maison.

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