Beaux livres

Niki de Saint Phalle

Traces

Chronique de Cécile Roussilhe

Librairie A la Page (Vichy)

C’est à l’âge de 69 ans que Niki de Saint Phalle publie son autobiographie, Traces, cinq ans après la sortie de Mon Secret où elle révélait pour la première fois avoir été victime d’inceste. Ce fait est juste rappelé en exergue, comme balayé par l’écriture qui lui a permis de tourner la page. Pas de pathos dans ce texte mais un ton enfantin pour dérouler la mère, le père, les frères et sœurs, la double culture, américaine et française, le milieu aristocratique. Des lettrines ornementées, des dessins naïfs, colorés ainsi que des textes manuscrits à l’écriture appliquée d’écolière s’intercalent dans l’histoire de son enfance, rappelant ses sculptures tout en arrondi et en volume. Le propos est simpliste, simplificateur, animé par une volonté de transparence. Les monstres représentés viennent conjurer et annuler les vrais. L’écriture comme l’art recréent un monde merveilleux, « des espaces féeriques » pour s’échapper de « la prison dorée ».