Après nous avoir donné à lire son expérience de marin dans le Grand Nord puis celle de travailleur saisonnier dans le Sud de la France, Catherine Poulain, dans son récit L’Ombre d’un grand oiseau, évoque son amour pour le monde animal qui se traduit dès son plus jeune âge par le sauvetage des mouches engluées sur les rubans adhésifs. Plus tard son attention s’étendra aux insectes puis aux oiseaux amochés, jusqu’à la fauconne qu’elle protège et nourrit comme une mère. Elle, la femme-animal, dont la part sauvage communie avec le cœur des bêtes, conjure ce qui fait mal, la mort qui se profile et dont il faut repousser la limite. En tout temps, en tous lieux, au gré des souvenirs, Catherine Poulain de sa plume toujours aussi poétique et sensible, fait retentir sa soif de liberté et d’espace qui la pousse en avant, libérant sur son passage les animaux entravés, avec lesquels de corps à corps, de plume à peau s’échange la chaleur du vivant.