Polar
Mindy Mejia
Qui je suis
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Mindy Mejia
Qui je suis
Traduit de l’anglais par Jean Esch
Mazarine
21/03/2018
300 pages, 23 €
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Chronique de
Camille Cointet
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❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Delphine Olivier-Auzie de Le Pain de 4 livres (Yerres)
- Camille Cointet
✒ Camille Cointet
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Si la vie était une scène où l’on pouvait interpréter plusieurs rôles, et si on y était récompensé pour l’excellence de son jeu, alors Hattie serait encore de ce monde. Avant de mourir, avait-elle pu découvrir qui elle était ?
Un livre policier commence habituellement par un crime. En l’occurrence, un meurtre : la jeune Hattie Hoffman, 17 ans seulement, connue de toute la petite ville de Pine Valley où elle a grandi, en Amérique. Mais Hattie n’est plus qu’un cadavre désarticulé, poignardé et abandonné dans une remise sordide. Qui a bien pu infliger cela à la souriante adolescente, appréciée de tous : la confidente fidèle, la petite amie dévouée, l’élève attentive au lycée, la fille choyée de ses parents, et qui nourrissait des rêves de départ pour une ville lointaine ? Trois voix se succèdent pour remonter le temps et revivre les derniers mois, semaines, jours, avant le meurtre. Il y a Hattie bien-sûr, dont on découvre qu’elle avait à cœur d’incarner toujours parfaitement le personnage qu’on attendait d’elle. Il y a le shérif Del, homme désabusé qui connaissait la jeune fille depuis sa naissance et se retrouve maintenant chargé de l’enquête sur sa mort. Et puis il y a Peter, le professeur de théâtre nouvellement arrivé. Lui avait su déceler le talent de Hattie pour la comédie et peut-être avait-il aussi remarqué d’autres choses en elle. Chapitre après chapitre, l’évidence apparaît : mademoiselle Hattie Hoffman avait ses secrets et entretenait une relation à hauts risques avec un mystérieux soupirant. Serait-ce cela qui a finalement causé sa perte ? Mindy Mejia tisse patiemment la toile qui emprisonne son héroïne, ajoute par petites touches des détails au portrait de cette dernière, promène son lecteur au fil de révélations ébouriffantes et détruit impitoyablement d’un trait de plume son tragique édifice. « Dangereuse, calculatrice, et brillante » : voilà une partie de la réponse à la question, le reste se trouve à disposition, dans le livre.