Littérature étrangère

Alessio Forgione

Napoli mon amour

Chronique de Valeria Gonzalez y Reyero

Librairie Jeanne Laffitte (Marseille)

Les lecteurs qui s’attendent à lire un livre sur la beauté de la ville de Naples, passez votre chemin. Car le Naples qu’Alessio Forgione raconte est mélancolique, crève-cœur, lourd d’un air stagnant comme la vie d’Amoresano, trentenaire désabusé et sans le sou, à la recherche permanente d’un travail et d’une idée géniale pour écrire un roman. Entre virées au bar, matchs de foot, conversations existentielles qui ne mènent nulle part, c’est le portrait d’une génération tout entière, perdue et précaire que l’auteur dessine dans ce roman à la langue crue et désespérée. Même l’amour n’arrive pas à arracher notre jeune héros à l’amertume qui l’habite. Comme un John Fante méditerranéen, Amoresano noie ses rêves de réussite littéraire dans la monotonie d’un quotidien sans issue, éternel adolescent qui peine à trouver la force de s’envoler. Un premier roman crépusculaire mais d’une extrême justesse, porte-parole d’une jeunesse aux contours opaques.

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