Rien ne prédestinait Victor à se frotter au monde des athlètes de haut niveau, si ce n’est l’image saisie, lors d’une promenade dominicale, d’un coureur chaussant ses pointes et s’élançant dans une course parfaite. Événement initial qui orientera toute la vie de ce gamin vivant en duo avec son père, un père aimant mais dépassé, bloqué dans une vie d’usine sans perspectives. La mère de l’enfant est aux abonnés absents et les fins de mois débutent le 5. Le gamin est doué pour le triple saut. Il quitte son foyer et intègre une formation d’excellence pour jeunes sportifs, un éloignement qui a les couleurs de l’avenir même si les sacrifices sont immenses. Arnaud Dudek revêt d’une plume légère et douce une aventure violente et extrême. C’est dans ce paradoxe que réside la magie du Cœur arrière, un des romans poignant de cette rentrée qui explore les thèmes de la résilience et de la filiation, tout en éclairant cruellement la face cachée du sport de haut niveau.