Littérature française

Isabelle Desesquelles

Là où je nous entraîne

photo libraire

Chronique de Catherine Jamain

Librairie des thés (Surgères)

Dans son dernier texte, Là où je nous entraîne (JC Lattès), Isabelle Desesquelles continue de creuser le sillon de l’enfance désarticulée. Ici, deux récits s’interpellent. Celui, imaginaire, d’une famille en Corse où un secret va tout bouleverser et l’histoire douloureuse de la romancière qui perd sa mère un jour d’été 1976. Pour l’auteure, « réalité et fiction sont des partenaires, pas des adversaires, je suis un pont suspendu entre elles ». Dans cette belle langue poétique que l’on retrouve dans chacun de ses livres, elle nous parle ici de la déflagration de la perte mais aussi de l’incarnation du souvenir par l’écrit. Tolstoï, personnage essentiel de ce roman, nous rappelle que dans « la Guerre et la paix (…) les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à sa façon ». Cette histoire n’est pas joyeuse mais elle nous offre l’amour en partage. Talentueuse, Isabelle Desesquelles ? Assurément !

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