Littérature étrangère

Andrea de Carlo

La Merveille imparfaite

photo libraire

Chronique de Florence Raut-Trouillard

Librairie La Libreria (Paris)

Que se passe-t-il lorsque intervient l’imprévu dans nos vies ? Le nouveau roman d’Andrea De Carlo démarre sur un court-circuit, une coupure d’électricité généralisée qui va précipiter l’un vers l’autre deux personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer. C’est l’une des obsessions de cet écrivain italien culte qui, dans les années 1980, fut le chantre de sa génération, une génération insouciante qui n’allait pas tarder à connaître anxiétés et inquiétudes : les virages que l’on prend ou pas, ces bouleversements où l’on reprend en main son destin ou pas. Milena, Italienne, vit dans l’arrière-pays provençal avec sa compagne Viviane, et fabrique, en véritable artiste exigeante et libre, des chefs-d’œuvre glaciers dans sa petite boutique, « La merveille imparfaite ». Nick, star de rock britannique, ex-rebelle au faîte de sa gloire, mais sans un seul espace pour vivre en toute quiétude un peu de solitude, s’apprête à épouser sa troisième femme. Une brève rencontre en Provence ? Une trame déjà vue ? Sans doute, mais c’est sans compter sur des éléments de comédie rafraîchissants et inattendus, sur l’extase sensuelle d’une glace au goût de kaki, sur le rythme musical de la prose d’Andrea De Carlo. Le charme de l’imperfection des choses qui ne durent pas fait de cette histoire, à l’équilibre instable, une délectable gourmandise.

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