Littérature étrangère

Solomonica de Winter

Je m’appelle Blue

photo libraire

Chronique de Catherine Le Duff

()

Elle s’appelle Blue, elle a 13 ans, et elle ne parle pas. Pourtant on n’entend qu’elle, elle que plus aucun autre n’entend depuis bientôt cinq ans et la mort de son père. Elle n’aime plus qu’une chose, son livre. Les mots qui l’emplissent sont le sang qui irrigue ses veines, elle ne lit sa vie qu’à travers celle de Dorothy et laisse reposer sa réalité au pays d’Oz. Le livre de Blue est son amour, sa drogue et son démon. Si du drame initial on ne connaît que des bribes, celui qui vient se noue sous nos yeux, ébahis par la farouche et irrationnelle volonté d’une enfant perdue, sans père, sans repères et en colère. D’une plume vive et délicate, Solomonica De Winter laisse jaillir la folie ordinaire, avec pour compagnons de route un épouvantail sans cerveau, un lion sans courage et quelques autres innocents en quête de leur part manquante. Mais qui sait où se cache véritablement la Vilaine sorcière de l’Ouest ?

illustration