Fils du feu

Dans le pays de Besançon, une famille vit au rythme de la forge. Jérôme y regarde son père marteler le fer en fusion au milieu de petites étoiles filantes. Mais un drame vient suspendre les battements de cœur de l’enclume et les quiétudes grandioses de l’enfance : la mort du petit frère Norbert. À l’âge adulte, Jérôme est devenu artiste, il peint l’absence, les manques et les souvenirs incandescents. Il raconte ses petites et ses grandes mythologies ; sa grand-mère découpant les grenouilles, Monsieur Lucien et ses joues flasques, Jacky et sa beauté virile de dieu Vulcain, un combat entre titans faits de poussière et de sueur. Il habille son quotidien des littératures qui le nourrissent. Surtout, il nous parle de cette famille abîmée par le deuil. Le père s’oublie dans l’alcool tandis que la mère, dans sa folie, continue chaque jour d’inventer une vie à Norbert. La langue de Guy Boley est une musique puissante de mémoire et de braise, qui donne à son premier roman l’éclat sombre et étincelant de l’obsidienne.