Femme forêt

Pour entrer dans un roman d'Anaïs Barbeau-Lavalette, il faut se déchausser, s’installer confortablement et se laisser porter par sa plume. L’histoire en soi est simple : une femme emménage dans sa maison d’enfance au milieu de la forêt avec sa famille et des amis, et nous livre son quotidien et ses pensées. Mais ce n’est pas qu’une histoire qu’elle nous livre, c’est aussi une atmosphère, celle de la maison bleue, la maison de son enfance. Une toute petite bâtisse perdue au milieu de la forêt mais qui contient tant de souvenirs et d’émotions qu’elle en déborde et nous arrose au passage. Nous rencontrons deux familles débordantes de vie, une belle Ukrainienne, des grands-parents parisiens, un peintre italien, une couleuvre qui traverse le salon et mille et une aventures. Femme forêt est une œuvre poétique. Chaque ligne est un enchantement. Tout au long de la lecture, nous sommes accompagnés par une nature foisonnante dans laquelle nous nous perdons et nous retrouvons à la fois. La trame s’invente au fur et à mesure des souvenirs de cette femme enracinée, libre, vivante, tantôt dans le présent, au milieu de cette forêt avec les enfants turbulents et inventifs, tantôt dans le passé où elle-même petite observait les merveilles de ce monde. Nous la suivons dans sa vie de fille, de femme et de mère. Nous vivons avec elle les moments qu’elle nous confie. Entre ces pages, nous trouvons un refuge où nous installer le temps de la lecture pour souffler et se ressourcer. Ce n’est pas un livre qui se lit mais qui se ressent. Les métaphores et la poésie viennent se loger directement au plus profond de nous. L’atmosphère qui se dégage de cette lecture nous accompagne longtemps. Vous tenez là un ouvrage absolument positif, apaisant et lumineux.