Littérature française

Charles Dantzig

Dans un avion pour Caracas

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photo libraire

Chronique de Catherine Mugnier

Librairie Imaginaire (Annecy)

On attendait un nouveau roman de Charles Dantzig depuis 2007, depuis que ses essais au succès phénoménal avaient aiguisé l’appétit des lecteurs. 
Nous voici mille fois récompensés de notre patience !


Charles Dantzig semble être le chouchou des libraires. Durant le mois de juillet, son roman, annoncé pour la rentrée littéraire, est en tête d’un sondage organisé par un journal professionnel répertoriant les auteurs les plus attendus. Il est évident que ce livre séduira le plus grand nombre tant le talent de l’écrivain sait allier avec jubilation suspense, humour, critique politique et citations délicates. Tout se déroule dans un avion pour Caracas ! Et si ce n’est autour de soi, c’est bien en soi qu’un voyage long courrier peut bouleverser les choses. Le narrateur s’envole à la recherche de Xabi, son ami catalan au prénom basque. Xabi, philologue réputé, est parti au Venezuela faire des recherches sur l’origine des prénoms, puis « s’est entiché de Chavez. Ou plutôt de l’idée d’écrire un portrait de lui ». Il pense rédiger une biographie du dictateur de gauche à la manière de Kapuscinski. Mais durant son enquête, Xabi est enlevé. Qui sont ses ravisseurs, où se trouve t-il et dans quel état ? Tout est imaginable, même le pire. Mais la principale question pour le narrateur est finalement de comprendre qui est Xabi, et surtout s’il est toujours réellement son ami après les rudes paroles qu’il lui a adressées. Il connaît son amour des mots, des fleurs et des femmes, mais ne comprend pas sa rupture avec Lucie, jeune et magnifique rousse, artiste renommée avec qui il formait le couple le plus glamour du moment. Le temps du vol suffira-t-il pour répondre à ces interrogations ? Il sera surtout prétexte à l’évocation de mille souvenirs entrecoupés d’observations ironiques sur les passagers, merveilleux échantillons du genre humain enfermés de leur plein gré durant neuf heures.


Dans son précédent livre, Charles Dantzig se demandait : « Pourquoi lire ? » Ici, je reçois l’une de mes réponses préférées : parce qu’on se régale avec chaque mot, chaque phrase, chaque page.