Littérature étrangère

Madeline Miller

Circé

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Chronique de Alice Rüest

Librairie La Mécanique des Mots (Plouasne)

« Quand je suis née, le mot désignant ce que j’étais n’existait pas. » C’est avec cette première phrase que Madeline Miller nous invite à rejoindre Circé, déesse mineure et foncièrement inadaptée à la vie à la cour de son père Hélios, Dieu-Soleil. Circé, avec son physique un peu raté, sa voix qui n’a rien de divin, son mépris pour les convenances, son esprit acéré, son amour de la marge : elle adore son oncle Prométhée, le traître qui a donné le feu aux hommes ; elle adore l’humanité et c’est interdit chez les Dieux. Madeline Miller va dérouler la vie de Circé d’Aeaea, déesse-sorcière, entourée d’Ulysse, Télémaque, Pénélope, Athéna la terrible, Scylla la nauséabonde, Pasiphaé, tous les héros de la mythologie ; ses rêves et ses souvenirs, sa sensibilité et son intelligence. Et nous lisons avidement un feuilleton incroyable, une saga, un manifeste pour la liberté aussi. L’auteure nous chuchote à l’oreille: « force et émancipation ». Magnifique !

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