Dolly Choueiri
Librairie Des gens qui lisent, Sartrouville
Comment et pourquoi êtes-vous devenue libraire ?
Dolly Choueiri Je suis passée par des chemins de traverse… Pendant 15 ans, j’étais relations publiques dans des théâtres : trait d’union entre des spectacles, et des spectateurs à qui donner le goût du théâtre ! Après une dernière mission dans le sud de la France, je suis revenue avec l’envie d’inventer un nouveau projet professionnel. C’est là que j’ai appris que la librairie tout près de chez moi, L’Arbre à lire, créée en 2007, était en vente. C’était le bon moment. Pendant un an, je me suis formée, près de la libraire, d’autres confrères, j’ai rencontré des auteurs, des éditeurs, j’ai écrit mon projet et mis en place ce qui allait devenir Des gens qui lisent. Finalement, j’ai l’impression que mon métier garde ce qui en fait l’importance pour moi : être en lien avec les autres. C’est pour cette raison que la librairie s’appelle Des gens qui lisent : le livre est important, mais la personne qui le lit, l’est encore plus.
Parlez-nous un peu de votre librairie et de votre équipe.
D. C. Nous sommes deux libraires. A la reprise, j’ai gardé la salariée en poste depuis 3 ans. Nous formons une super équipe. Nous nous occupons toutes deux de tout, mais elle est davantage en charge des achats jeunesse et BD, et moi du reste. Des gens qui lisent est la seule librairie de Sartrouville. Plus qu’un lieu de vente de livres, nous voulons qu’elle soit un lieu de vie, d’échanges. Deux fois par mois, des auteurs et des autrices viennent pour des rencontres avec les lecteurs. Nous accueillons deux clubs de lecture : adulte et jeunesse. Le lieu est aussi prêté à des associations pour des ateliers qui n’ont pas forcément de rapport à première vue avec la lecture : yoga, coaching… L’idée étant de faire entrer des personnes qui ne seraient pas venues autrement, que l’on se sente bien et que l’on ait envie de revenir.
Racontez-nous une anecdote amusante avec un client.
D. C. Il y en a tellement ! Mais je choisis celle-ci qui est arrivée peu de temps après l’ouverture de la librairie. Un jeune homme entre, une orchidée à la main, pour retirer une commande. Je m’extasie sur cette jolie fleur, qu’il avait achetée pour offrir à quelqu’un d’autre, et qu’il nous a laissée en cadeau pour nous remercier de notre gentillesse…
Quel est le premier livre de votre bibliothèque que vous avez rouvert ?
D. C. Je relis régulièrement des passages de livres qui m’accompagnent, comme le Journal de Jean-Luc Lagarce. On l’ouvre à n’importe quelle page, et on y trouve tout : l’art, la lecture, l’écriture, l’amitié, l’amour, la maladie, la mort, la vie… Ses écrits sont bouleversants.
Quel serait le conseil que vous aimeriez donner à nos lecteurs pour ces périodes de confinement ?
D. C. Profiter de ceux que l’on aime. Je mesure la chance d’être avec mes enfants et mon amoureux. La vie qui file à toute vitesse me fait parfois oublier que l’essentiel est juste devant moi.