Littérature étrangère

Jim Harrison

Péchés capitaux

  • Jim Harrison
    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
    Flammarion
    02/09/2015
    352 p., 21 €
  • Chronique de Lydie Baillie
    Librairie Aux lettres de mon moulin (Nîmes)
  • Lu & conseillé par
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Chronique de Lydie Baillie

Librairie Aux lettres de mon moulin (Nîmes)

Dans Péchés capitaux, Jim Harrison nous entraîne dans un faux roman policier, mais vrai portrait des dérives sociétales de l’Amérique contemporaine, à la suite de l’inspecteur Sunderson, qui se retrouve au cœur de la tourmente.

Après avoir tenté de sortir sa fille adoptive de l’emprise d’une star du rock malveillante, Sunderson, le célèbre inspecteur de police, s’imagine une paisible retraite dans un chalet où il pourra assouvir sa passion pour la pêche à la truite et son goût pour la marche et la littérature. Le chalet qu’il peut acheter grâce à un subtil chantage lui donne un sentiment de liberté et d’indépendance. Mais c’est sans compter sur la présence, dans le voisinage, de la famille Ames, peuplée d’individus au comportement ignoble qui sèment le chaos partout où ils s’installent. Malgré ses 66 ans, Sunderson, inconditionnel épicurien, aime toujours autant la bonne cuisine et le sexe. Il s’accoquine avec une des filles Ames, au corps enjôleur… ce qui n’est pas du goût des hommes de la famille. Des meurtres inexpliqués se succèdent dans le voisinage. Bien qu’il ne soit plus en activité, Sunderson décide de mener son enquête, lui qui a appris au fil du temps que le comportement humain est une énigme sans fin. Son alcoolisme et ses dépressions de flic ont lassé Diane, son épouse, ce qui a provoqué leur divorce. L’absence de Diane le fait souffrir car il en est toujours amoureux. Depuis des années, il se détruit à petits feux dans l’alcool et la luxure, tout en étant obsédé par la culpabilité, sentiment que lui a inoculé le pasteur dès son plus jeune âge. Il est convaincu que le huitième des péchés capitaux est la violence, selon lui au fondement de l’Histoire des États-Unis. Jim Harrison brosse avec humour un portrait grinçant de son pays. Mais, au-delà de ces aspects critiques, il accorde une place essentielle à l’émotion et dépeint la nature avec le talent qu’on lui connaît.

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