Littérature française

Atiq Rahimi

Mehstî, chair des mots

photo libraire

Chronique de Lydie Baillie

Librairie Aux lettres de mon moulin (Nîmes)

Tout au long d’une conversation imaginaire, Atiq Rahimi nous raconte Mehstî Gandjavi, une des premières poétesses persanophones du XIe siècle dont la vie demeure mystérieuse. Son histoire comme son mythe troublent le lecteur. Atiq Rahimi l’évoque belle comme le soleil et se plaît à la faire vivre pour la rendre universelle. Cette femme d’esprit très engagée, audacieuse et parfois scandaleuse, incite certains à douter de sa féminité. Sa poésie parle avec sensualité de la vie et des gens ordinaires. Le souffle érotique et l’esprit libertaire de son art demeurent des armes politiques intemporelles. L’image de liberté et de modernité qu’elle suscite fait naître un regard admiratif sur cette féministe avant l’heure. Épris de son audace, Atiq Rahimi, dans un style romanesque captivant, célèbre la femme à travers sa vie et sa poésie. Il nous ramène à notre époque en brandissant les mots comme un glaive face à la barbarie humaine.

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